Quitte à vivre à la campagne, autant y aller franchement ! A deux pas de la maison dans toutes les directions, nous croisons chiens, chats, chèvres, chevaux, ânes, poules, moutons, vaches... et même lamas et alpacas... De quoi nous donner envie de monter notre petit cheptel. Notre premier instinct, joindre l'utile à l'agréable.
Quels compagnons ou quelles compagnes accueillir ?
Nous avons de la pelouse à profusion qui demande à être tondue. Donc moutons, ou chèvres ? Les chèvres sont plus joueuses et plus rigolotes, donc pourquoi pas ? Plusieurs obstacles cependant. Les chèvres ne mangent pas que l'herbe, mais tout ce qu'elles trouvent. Et elles ont une fâcheuse tendance à se mettre dans le pétrin dès qu'on a le dos tourné.
La préparation du terrain, sécurisation, clôturage, etc. nous a paru une montagne trop haute à gravir, en tout cas pour une première expérience d'adoption d'animaux de la ferme.
Nous nous sommes donc rabattus sur plus petit et moins exigeant... des poules. Le côté pratique est toujours là, et la perspective de bons oeufs frais nous convainc.
C'est parti donc, nous nous préparons à recevoir des poules. Il en faut deux au minimum, car les volatiles sont sociaux.
Le poulailler, premier projet en palettes
Première étape, le poulailler. Et déjà, nous nous rendons compte que le coût et l'effort vont être bien plus importants que prévus ! Acheter tout fait se révèle bientôt trop dispendieux, à la limite du ridicule. Pas moins de 300 € pour un poulailler en bois, plus 250 € pour l'enclos grillagé... pour une qualité pas toujours au rendez-vous. Nous décidons donc de faire le maximum par nous même.
Johann se lance dans sa première construction dans ce matériau de récupération disponible partout, qui demande simplement de glâner à la sortie des grandes surfaces des palettes usagées, ce Graal du bricoleur du dimanche. Après observations de modèles de poulaillers dans le commerce, les plans sont tracés (dans la tête), et on se lance. C'est un peu plus long que prévu, mais satisfaisant pour une première fois. Environ 15h de sciage de bois de palette, de vissage, de cloutage... La petite maison des poulettes prend forme à l'atelier, pour être enfin montée dans le lieu choisi - pas trop près de la maison pour assurer la tranquilité de nos clients et des poulettes elles-mêmes, et dans un coin pas trop au soleil ni trop à l'ombre.
L'enclos, un chantier de longue haleine
Le plus long sera finalement l'enclos sécurisé qui sera leur terrain de jeu. Les versions toutes prêtes du commerce sont non-seulement plutôt chères, mais surtout elles semblent aussi sécurisées que du papier mâché. Or nous sommes entourés de renards, blaireaux, chats, buses et autres prédateurs. Angèle, qui nous aide dans tous nos projets, se propose de nous fabriquer un enclos sur mesure. Mais le chantier se révèle ambitieux, et entre Angèle et Johann une soixantaine d'heures de travail seront nécessaires pour creuser un fossé suffisamment profond pour enterrer le grillage, tricoter les différents pans des murs et du plafond grillagés, afin que les vils attaquants ne puissent se faufiler et transformer nos poupoules en poulets rôtis.
Elles sont enfin là !
Après plusieurs semaines de dur labeur, nous sommes enfin prêts et accueillons Daïdaï, jeune poule rousse, et Yuki, une harco noire. Après un ou deux jours de stress, nos deux nouvelles protégées prennent leurs marques. Il faut un peu de patience pour leur faire comprendre que la petite maison en bois est leur nouvel abri pour la nuit, mais dès la deuxième nuit elles rentrent d'elles-même après le coucher du soleil. L'heure du repas est bien intégrée, et toutes deux accourent lorsqu'Aya ou Johann rentrent dans l'enclos avec la pittance du jour en début de matinée.
Au bout de deux semaines, un nouvel accessoire de luxe vient compléter la panoplie : une porte automatique qui s'ouvre au lever du soleil et se ferme à son coucher. Les poules n'en pensent pas grand chose, mais leurs maîtres sont ravis de ne plus avoir à se lever aux aurores pour ouvrir à ces dames !
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