Poussé par l'envie d'explorer un peu plus l'environnement naturel dans lequel j'ai la chance de vivre, j'ai récemment repris un rythme de randonnée d'une balade de 3 à 5 heures toutes les semaines. Pour éviter les grosses chaleurs, je quitte la maison entre 6h30 et 7h, pour rentrer avant le déjeuner. Les très belles lumières du matin, et la chaleur écrasante dès 9h m'encouragent à poursuivre ces départs matinaux. Ma dernière sortie, à une vingtaine de minutes de voiture à peine, m'a conduit dans un environnement que je connaissais pas du tout, au coeur de la garrigue et des dolmens préhistoriques... Une découverte inattendue qui m'a amené à m'émerveiller encore plus avant de la belle diversité des paysages ardéchois, et à l'envie d'y consacrer un article de blog.
La garrigue et ses cigales
Commençons par cette garrigue et sa végétation broussailleuse qui m'ont tant marqué la semaine dernière. Elle ne m'était pas totalement inconnue cette garrigue, car pour atteindre la côte méditerranéenne il faut en traverser une bonne portion avant d'atteindre l'autoroute. Mais je ne m'y étais jamais réellement aventuré à pied. Ce qui m'a le plus frappé, hors l'ambiance résolument provençale, c'est la présence de ces nombreux domens, sépultures préhistoriques disséminées partout dans la région - on en compte 900 dans le département. Moment d'émotion que de se trouver face à ce passé lointain au millieu d'une randonnée pendant laquelle vous n'avez croisé que quelques âmes.
Les vallées encaissées des Monts d'Ardèche
Restons proches du Relais des Bouziges, et grimpons quelques peu en remontant le cours de la Beaume, de la Drobie, ou de l'une des nombreuses autres petites rivières du coin. Nous allons vers l'ouest, vers le massif central, le Puy-en-Velay... vers les petits villages, les petites routes en lacet, les vallées encaissées couvertes de chataîgners, de pins, et plus haut de sapins... Je cite en vrac quelques lieux pour que vous partiez à l'aventure : Sablières, Loubaresse, Saint-Laurent-les-Bains... Une végétation radicalement différente à quelques kilomètres de la garrigue : ici le vert règne en maître. Les eaux sont chaudes et claires, et les baigneurs estivaux ne s'y trompent pas.
Le plateau, ses volcans et ses vaches
Ici, même en été, on sent que l'hiver est rude. On est à plus de 1000 mètres d'altitude. Ce n'est pas l'Himalaya ni même les Alpes, et pourtant la neige s'accumule et les températures chutent dès le début de l'hiver. Quel contraste par rapport à notre chez-nous, où le moindre flocon pousse à sortir l'appareil photo. Sur le plateau, on part à la conquète des montagnes, qui certes font le dos rond, mais n'en imposent pas moins. Mont Gerbier de Jonc, Mont Mézenc, à la frontière avec la fabuleuse Haute-Loire dont je vous parlerai plus avant un autre jour... et le Fin Gras, boeuf de qualité qui fait la fierté des habitants du coin... à moins d'être végétarien bien sûr.
Les Cévennes, un monde à part
Difficile de décrire ce qui caractérise les Cévennes et les différencie des autres paysages de la région. Peut-être cet horizon ou les montagnes se succèdent, et dont les formes aux doux arrondis font penser aux vagues d'un océan dans les tons de vert sapin, vert pin, vert chataîgner... Le Stevenson, l'un des chemins de Grande Randonnée les plus connues en France, suit les traces du dit Stevenson parti avec son âne Modestine pour se consoler d'un chagrin d'amour.
Vignobles et villages de la plaine
En suivant les grands axes - si l'on peut parler de grands axes pour un département sans trains et sans autoroutes - passant par Aubenas, Rosières et par la frontière gardoise jusqu'à Alès, on se perd dans les petits villages charmants aux pierres anciennes, bordés de côteaux, de collines, de cyprès se mêlant aux pins... De belles randonnées en pentes douces...
Bonheur des randonneurs, et donc de votre serviteur ! L'Ardèche se conjugue à tous les temps, voire à tous les modes. D'un jour à l'autre, d'une vallée à l'autre, d'un kilomètre à l'autre, tout change, tout étonne, tout ravit. Et souvent, au coeur d'un lieu qu'on pensait connaître, là une petite église romane, ici un chaos rocheux, un volcan inconnu... Bienvenue dans le département des belles surprises.
Comments